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03 Mar

Histoire vraie à Bienne et ailleurs

Publié par Cat  - Catégories :  #goeland, #bienne, #sauve

Histoire vraie à Bienne et ailleurs

Je m’appelle Max.

Ma mère m'avait pourtant prévenu, de faire attention.

Mais j'aime trop les sensations fortes, et puis je suis curieux.

Je le paie cher à présent.

Il fait beau aujourd'hui, pourtant je tremble.

J'ai tellement mal.

Je ne pensait pas qu'un jour ça m'arriverais.

Moi qui aime tellement ma liberté.

Prisonnier.

Sur cette plage.

Dans quelques heures. ça sera la nuit.

Je n'aurai plus la force de me défendre.

Je serai une proie facile.

Je vais mourir.

Mas j'ai tellement mal, je ne peux déjà plus bouger.

Un peu plus loin, un cygne fait sa toilette.

Ce que je vis l’indiffère.

On ne parle pas la même langue.

Je vois passer les gens mais j'ai l'impression que personne ne me voit.

Pourtant, quand j'allais bien, ils venaient m'admirer de loin.

Mais aujourd'hui, je suis tout près et ils ne me voient pas.

J'ai tellement mal.

J'aimerais que ça s'arrête,

Je ne sais pas pourquoi , mais j'ai de l'espoir quand même.

Pas avec cette dame brune, qui se repose à quelques mètres.

Elle est là depuis un moment, mais elle ne vient pas.

Elle ne voit donc pas que j'ai besoin d'aide ?

Et ce couple d'amoureux, qui se ballade main dans la main.

Dans le genre : ici il n'y a personne, alors on peut s'aimer au grand jour !

Que m'importe si ce sont deux hommes !

Pourvu qu'ils m'aident.

J'ai besoin d'aide.

Au secours !

Mais je ne parle pas leur langue.

Et même si, je suis tellement fatigué, je n'ai plus la force d'émettre un son.

Je vais mourir.

Une petite fille arrive.

Je la regarde, elle gambade devant sa grand-mère qui fait des photos.

Elle me regarde.

Elle me prends en photo.

Elle à l'air étonnée que je ne bouge pas.

Mais comment veux-tu que je bouge, avec ma patte sectionnée.

Je suis tellement épuisé, mes ailes se déploient à peine.

Mais, qu'est-ce qu'elle fait ?

Serait-ce possible?

Elle s'approche tout près.

Je la regarde .

Je souffre tellement.

J'arrive à peine à tenir mon oeil ouvert.Mais je veux vivre!!!

J'aime trop la vie.

Mais qu'est-ce qu'elle fait avec son foulard.?

Je ne comprends pas ce qu'elle dit.

J'essaie de m'enfuir, mais je suis pathétique.

J'ai encore plus mal.

Je ne peux même pas crier ma peine.

Et puis, j'ai peur.

Je sens qu'elle a peur aussi, un peu.

Et puis c'est la nuit.

Je me sens enveloppé de chaleur.

Je me sens emporté.

Elle parle.

Je ne comprends pas, mais ça m'apaise.

Et puis le foulard s'écarte, je sors la tête.

Avec mon bec, j'essaie de me défendre un peu, par réflexe.

Mais je suis pathétique.

Avec mes yeux rougis de douleur et de fièvre.

Je sens que je vais sombrer.

Elle remets le foulard sur mes yeux.

C'est de nouveau la nuit.

Elle me pose.

Elle me parle.

Je sens sa main sur mon aile.

J'ai le coeur qui tape, fort.

Et puis, la poussette bouge.

Ca me berce.

Elle avance.

Pendant tout le chemin, elle gardera sa main sur mon aile.

Et je ne bougerai pas.

J'ai compris.

Je suis sauvé.

Alors, l'espoir renait dans mon coeur.

Elle me soulève une ultime fois, pour me mettre dans uns sorte de box.

Je sais ou je suis.

Dans la région, tout les oiseaux savent que les hommes ont un endroit pour les soigner.

Ca s'apelle la Colonie des Cygnes.

Et j'y suis.

Moi, je suis un goéland,mais

je le sais, on va bien s'occuper de moi.

Il y a a boire.

Par les trous du grillage, elle me donne un peu de pain.

Je ne pouvais plus chasser, alors je mange.

C'est la première chose que je mange depuis des jours.

Mon oeil s'ouvre, un éclat de vie.

Un éclat d'espoir.

Je suis tellement heureux que les réflexes reviennent, je suis soulagé.

Elle me parle encore.

Et puis la porte se referme.

Je l'entends encore .

Et puis, elle disparait.

Je sens la chaleur qui m'envahit , je ne dois plus me battre.

Je m'endors enfin.

******************************************************************************

........

J'ai téléphoné sur la ligne d'urgence des la colonie, parce que c'est dimanche, et qu'il n'y avait personne .

Maintenant j'espère.

C'est terrible de voir un être vivant souffrir autant.

Je ne comprends pas pourquoi je suis la seule à m'en être préoccupée.

C'était déjà presque la fin de l'après-midi.

Combien de personne sont passé à côté ?

combien de chiens l'ont effrayé ?

Ce petit être vivant qui n'avait même plus la force d'émettre un son.

Et ses yeux.

Jamais je n'ai vu autant de souffrances dans les yeux d'un animal.

Il n'avait pas seulement l'air de souffrir.

Il avait l'air seul.

Abandonné.

Hurlant à l'intérieur son impuissance.

D'être si petit, de ne pas pouvoir demander de l'aide.

Bien sûr, ce sont mes pensées.

Mais je vous assure.

Ce goéland, il ne regardait pas du côté du lac.

Comme font les goéland en temps normal.

Seul le lac les intéresse.

Un peu de pain jeté par les humains, mais de loin.

Ce goéland là, il regardait vers le chemin.

Il attendait quelqu'un .

J'en suis sure.

Et quand j'y repense, je suis désolée qu'il aie du attendre que _ça soie moi.

Mais je suis fière aussi.

Avec ma petite fille, j'espère que nous l'avons sauvé.

En tout cas, il ne mourra pas dévoré par un renard.

J'en vois parfois sur la petite route pas loin.

C'est ma consolation.

S'il ne survit pas, au moins je lui aurai épargné une mort horrible.

Je pense au Karma, à la réincarnation.

Ceux qui ont remarqué sa souffrance mais n'ont rien fait, même pas un coup de fil ,.

comme si la vie d'un oiseau ne valait rien :

Ceux là mériteraient de se retrouver dans cette situation.

Souffrant, impuissant.

Mais qu'y -a- t'il de pire ?

Avoir un pied arraché, être seul, affamé et à la merci des prédateurs.?

Et ces deux jeunes hommes qui sont passés à côtés de nous.

Ils voyaient bien ce que j'essayais de faire.

Comme si c'était facile d'attraper un goéland.!

Ils nous ont jeté un regard presque gêné.

Comme si, ça ne se faisait pas

En fait, je crois qu'ils ne nous voyaient pas vraiment.

C'est le problème de beaucoup de gens ; il ont les yeux ouverts, mais ils ne regardent pas.

Pas vraiment.

Moi, je ne fais pas exprès, c'est ainsi.

Et franchement, tout voir est parfois fatiguant.

Parfois désarmant douloureux.

Surtout quand je vois qu'on me prends pour une inférieure.

Ca m'arrive encore assez souvent.

Alors ce goéland, vous pensez, c'est un peu moi que j'ai sauvé.

Et voilà la leçon que j'en tire.

Ce n'est pas si difficile, de se sauver soi-même.

Mais parfois, c'est impossible.

Et là, il faut garder espoir, se dire que quelqu'un viendra.

Croire en la vie.

S'y accrocher de toutes ses forces encore et encore.

Parce qu'il est possible , que quelqu'un vienne me sauver..

Demain, j'irai demander des nouvelles.

Si vous cliquez la, vous verrez un article avec de nombreuses photos sur l'histoire de ces boîtes de secours , une initiative du gérant de l'époque, JD Bauder. Elles sont même chauffées ! http://www.journaldujura.ch/nouvelles-en-ligne/r%C3%A9gion/une-bo%C3%AEte-pour-secourir-les-oiseaux-bless%C3%A9s

C'est le genre de chose qui me rendent fière de ma ville.

Bien entendu je suis fière de toutes les institutions qui apportent de l'aide aux humains comme aux animaux.

Si vous voulez la soutenir aussi, alors, la prochaine fois que vous passez devant, mettez un petit sous dans la tirelire..

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"Comment écrire sans offenser les Dieux ? En les ignorant , tout simplement" Yasmina Khadra