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11 Oct

Aimable à Bienne et ailleurs

Publié par Cat  - Catégories :  #souffrance, #aimable, #oubli, #apprendre

Aimable à Bienne et ailleurs

Aimable, dans le sens "que l'on peut aimer".

Un sens qui rends ce mot bien plus fort,

J'ai des copines épatantes disais-je dans un article précédent,, qui me surprennent pour des raisons diverses.

Il y a quelques minutes l'une d'elle m'a rappelé un point important : tandis que je me plaignais de ceux qui se plaignent mais ne plaignent pas les autres (vous me suivez là?)

elle m'a rappelé le point suivant : que dis-je, le point non : l'essentielle vérité plutôt!!

Voilà, quand on souffre énormément, on en arrive au stade ou on est incapable d'éprouver la moindre empathie pour les autres.

On a tellement mal, on ne se sent pas reconnue. on se demande comment le monde peut continuer de tourner alors qu'on irradie de douleur.

On en veux aux autres de ne pas assez compatir.

On les déteste même.

Alors , leurs petits bobos.. on s'en tape.

On doute fortement qu'ils puissent comprendre la force de nos souffrances et les comparer aux nôtres relève du ridicule.

D'ailleurs, on y pense à peine.

Les autres ne peuvent pas comprendre.

Résultat, on s'isole.

On fait le vide autour de soi.

On vire de sa vie, impitoyablement ami après ami.

Famille aussi.

Jusqu'au jour ou il ne reste plus personne.

Jusqu'au jour ou le téléphone ne sonne plus.

Ou les gens se détournent.

Sauf les vampires : les suceurs de douleurs, qui s'en nourrissent et vous affaiblissent encore davantage, s'abreuvant de vos peines et vous confortant dans votre statut de victime.

On les reconnait à leur oeil qui brille d'une lueur malsaine quand vous ouvrez les vannes.

On va même jusqu'à les apprécier, jusqu'à se dire qu'ils sont eux, vos seuls véritables amis.

Alors que vous sombrez dans la fatigue et le désespoir.

Jusqu'au jour ou plus personne ne vous aime.

Ce jour là, vous vous réveillez en manque.

Mais pas comme un drogué qui n'aurait pas sa dose.

Non : comme un être privé de son humanité.

Avec le réservoir à sec.

Petit à petit l'instinct de survie se mets en place.

A votre tour vous vous nourrissez, mais contrairement aux vampires,

ce qui vous fait du bien, c'est un sourire.

Au point de choisir la caissière de la Coop qui vous fera le plus chaleureux.

D'aller dans sa file, et qu'importe s'il faut attendre un peu plus, pour l'obtenir.

Petit à petit vous reprenez vie et comprenez que pour être aimé, il vous faut être aimable.

A votre tour, vous réapprenez à sourire.

A donner sans rien attendre en retour.

Parce que c'est essentiel.

Presque égoïstement, vous retournez vers les autres .

Au début, vous ne comprenez même pas que les relations humaines sont la base, le moyen, le but de nos existences.

Vous le faites instinctivement, pour survivre.

Jusqu'à un autre jour ou tout bascule, ou les ténèbres s'estompent et ou, enfin

vous pouvez à nouveau simplement revivre.

Vivre et aimer ça.

Là, vous pourrez vous retourner et contempler votre chemin.

Plus jamais ça ! vous direz-vous !

Exit les vampires et autres dévoreurs d'énergie.

En regardant les autres, débarrassé de vos lunettes noires, vous prendrez conscience du mal que vous avez fait en les traitants si durement.

Vous devrez encore avoir la force de pardonner.

Je dis vous, mais c'est bien de moi que je parle,

C'est mon expérience.

Le pardon est un stade passionnant qui déclenche des choses nouvelles.

J'ai beaucoup écrit sur le sujet.

Mais ce n'est pas celui de cet article.

J'y arrive.

Un beau jour, alors que vous fonctionnez à peu près normalement.

C'est très relatif, mais par rapport à mon passé, c'est un fait.

Donc, ce jour là, enfin sortie de la dépression, il est possible, j'en ai fait l'expérience, d'avoir relégué au fond de sa mémoire cette période qu'on préférerait ne pas avoir vécu.

Et quand on se retrouve face à une personne qui n'éprouve plus d'empathie envers les autres, vous la blâmez.

Alors qu'il faudrait plutôt la plaindre.

Parce que si elle devenue si apparemment insensible, c'est bien que sa propre souffrance atteint ce paroxysme que je connais pourtant bien.

Au point de ne souhaiter à personne, même à mon pire ennemi de s'y retrouver.

C'est le stade qui donne à la mort des aspects presque joyeux.

Attirant.

Heureusement la vie, elle, met sur mon chemin des personnes qui elles, n'ont pas oublié.

Qui ont l'honnêteté de dire : oui moi j'étais comme ça : à être tant préoccupée, envahie par

cette foutue souffrance, qu'elle en devient une compagne si fidèle qu'on la préfère à toutes autres.

Ça parait fou.

Si fou que, une fois mes esprits retrouvés, je ne le conçoit plus.

Heureusement donc, il y en a qui s'en souviennent encore.

Qui m'écoutent assez pour pouvoir m'aider en me le disant.

Une chose est sure, être capable d'empathie fait notre humanité.

On peut réunir toutes les apparences de la réussite, mais passer à côté de l'essentiel.

Se compliquer la vie inutilement en cherchant loin des réponses qui sont tout près.

Gardons nous de mépriser, d'ignorer ceux qui nous entourent, parce que la, si on a pas compris, la vie se chargera de nous l'apprendre et réapprendre jusque ça rentre.

Merci toi qui me l'a rappelé! Toi si forte, si impressionnante .

La souffrance ne se mesure et ne se compare pas. Elle est ou pas.

J'écris avec ma petite fille sur mes genoux.

Rayon de soleil d'une vie nouvelle qui ne fait que commencer.

Quand j'aurai exterminé tout les fantômes du passé, il me restera une chose à faire :

ne jamais oublier d'être aimable..

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"Comment écrire sans offenser les Dieux ? En les ignorant , tout simplement" Yasmina Khadra