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11 Mar

Sujet Tabou et suite des AEG

Publié par Cat  - Catégories :  #conte, #gnome, #tabou

Sujet Tabou et suite des AEG

Il y a des sujets,comme ça qui semblent tabous..

Que même moi, et pourtant, Dieu sait si je vous ai habitué à tout, que même moi, donc...

enfin bref, je suis gênée.

J'aimais beaucoup Pierre Desproges.

Il avait le cancer. Au lieu d'en faire un drame, il trouvait moyen d'en rigoler.

Et personne n'osait rien lui dire, puisqu'il l'avait.

Un peu comme si on ne pouvait se moquer que de soi.

La, c'est permis.

Sinon, honte!

Le cancer est un sujet particulièrement tabou, parce qu'il conduisait, il n'y a pas si longtemps, forcement à la mort.

Maintenant, on a fait des progrès, mais quand même, on en meurt encore.

Il n'y a pas si longtemps, Alabama..c'était une bloggeuse, comme moi.

Et quand elle a su, alors, elle a décidé d'en parler.

Un geste courageux, qu'elle faisait avec un humour parfois cyniqque, que j'aimais beaucoup.

Mais Alabama ne supportait pas son crâne chauve, ça lui était insupportable au point de la cacher pendant la nuit. De mal dormir de peur que son foulard ne glisse et qu'au matin, son mari la découvre comme ça.

Pour lui montrer comme c'était vain, par solidarité aussi, je m'étais rasée le crâne, ou presque. J'avais quand même laissé quelques méchettes sur le dessus, cette fois là. Et puis, ce n'était pas trop difficile, ce n'étais que la troisième fois.

D'ailleurs, il est bien possible que l'été prochain, je remette ça.

C'est si pratique! Et ça me va bien.

Enfin voilà, je n'ai pas le cancer, enfin, pas que je sache, et je n'ai pas vraiment envie d'en rigoler.

Mais ces derniers temps, j'y pense.

Quand j'écrivais mon conte.. Alabama écrivais sa vie.

Alors, je mettais dedans , métaphoriquement, ce que je ne pouvais pas lui dire.

Mais Alabama n'aimait pas les contes.

Elle n'a jamais lu ce que j'écrivais pour elle.

Ca m'avait blessé, d'ailleurs, la façon dont elle en parlait.

Je lui en ai voulu, et je lui écrivais moins.

Sauf, vers la fin quand elle ne voulait plus de battre.

Pourtant, il me semblait qu'elle ne s'était pas tellement battue.

Elle avait gagné une rémission, puis le cancer avait repris, et elle avait décidé d'arrêter les traitements.

Contradictoirement, elle ne supportait plus non plus que sa famille, son fils de 16 ans, son mari, s’inquiète pour elle.

Alors, elle préparait son propre enterrement.

Elle qui ne croyait plus en Dieu, elle téléphonait aux prêtres pour leur dire qu'elle voulait organiser ses funérailles, comme on prépare un mariage.

Et puis, elle est morte.

Sur le moment, je lui en ai encore voulu. Et puis, avec le temps, le recul, je me dis que nous ne savions pas tout.

Finalement, ça me donne à penser que quel que soie notre état de santé, nous devrions profiter des autres pendant qu'il est temps.

Ne pas les juger, tenter de rester positif, d'avancer, d'apprécier chaque minute que nous passons ensemble.

Les laisser libre de leurs choix, de leurs gouts , de leur vie.

Je suis partagée.. entre l'envie de tout raser encore et celle de ne plus toucher à mes cheveux. On se sent si bien sans cheveux. C'est une expérience à tenter. On se sent comme un bébé qui renait.

Et les cheveux qui repoussent sont forts, plus forts.

Je n'aimerais pas avoir le cancer. Si je l'avais je saurais vraiment ce qu'on ressent...

Je disais à Alabama, que de toutes façons, nous devons mourir. que son fils avait besoin d'elle et d'autres banalités de ce genre. Elle avait tellement de talent pour raconter les choses. Mais elle n'y croyait pas. Elle ne se donnait pas le droit. Il fallait être Victor Hogo, ou rien-

Je lui disait encore qu'être "elle", Alabama,Sonia, de son vrai prénom, c'était déjà suffisant.

Je crois qu'elle n'aimait pas non plus ce qui était suffisant.

Enfin bref.. maintenant, elle est ailleurs.

Quand je l'ai connu, elle allait très bien. Et moi j'allais très mal.

Et puis les choses se sont renversées.

Je n'aurais jamais cru que c'était possible.

On ne sait jamais ce que la vie nous réserve.

On peut faire des plans, tout préparer, mais on ne sait jamais.

Alors, à quoi bon s’inquiéter ?

Carpe Diem, comme ils disent!

Vivons l'instant présent et essayons de nous aimer, tant qu'on peut.

Reposons nous, faisons ce que nous avons à faire.

Je ne donne pas de leçons, c'est pour moi que je dis ça...

Je vais très bien, je pense à ce hockeyeur.. la Suisse entière à vu sa colonne vertébral se briser en direct.

Et il ne pourra plus jamais marcher normalement.

Alors, je vais très bien.

J'espère que vous aussi.

Il est temps.

Et pour ceux qui suivent et aiment mes contes, voilà la suite :

La deuxième marque (suite des extraordinaires aventures de Gurduline)

Finalement, Gurduline n'avait pas pu sortir en cachette, comme elle l'espérait, pour rejoindre son amie Zargalette.
Dés les premières gouttes de pluies, réquisitionnée par ses parents pour récupérer les canetons égarés et les mettre à l'abri, impossible pour la petite gnomette de s'échapper.
A cette époque, il fait encore très froids dehors et les bébés canards perdus ne survivraient pas sans l'aide des gnomes lacustres.
Dans le terrier familial, déjà encombré par les objets hétéroclites récoltés par maman Gurdula, s'entassaient des dizaines de petits, qui dormaient blottis contre les autres.
Gurduline leur tricotait de petites couvertures multicolores, à une vitesse incroyable. C'était un des dons qu'elle avait attrapé lorsqu'elle allait encore à la chasse au qualité avec ses parents. Mais ça..c'était avant..Gurdull. Son frère chéri lui manquait énormément et elle ne pouvait s'empêcher d'en vouloir à l'Essence de la Terre, de l'avoir changé en brouillard.
L'après-midi, ses parents épuisés par leurs efforts nocturnes s'endormirent, et aussitôt les canetons se resserrent contre eux pour profiter de leur chaleur.
Gurduline n'attendait que ça. Elle chercha son plus joli bonnet en laine, l'enfonça sur sa tête et fit ressortir ses oreilles poilues. Ce détail à son importance car les gnomes ont tous l'ouïe développée. Par contre, il sortent rarement l'après-midi, et si elle voulait rester discrète, Gurduline pouvait compter sur ce sens pour l'avertir du danger.
Le ciel dehors, rose et bleu en même temps lui sembla un bon présage. Comme les autres membres de son clan, la jeune gnomette, restait attentive aux signes.
Elle savait que son amie Zargalette traînait souvent près du plongeoir de la plage tant qu'elle était encore fermée,ce qui était le cas.
Je ne crois pas vous l'avoir dit mais la hauteur d'un gnome adulte est d'environ 25cm en moyenne. Gurduline en mesurait à peine 13. Zargalette,un peu plus âgée faisait bien 17cm,comme son frère. Elle avait de magnifiques cheveux noirs, longs et soyeux.Chasseuse de qualité très habile, elle en possédait de nombreuses, mais ce gardait bien de ne pas exagérer afin de ne pas subir le même destin que Gurdull.( A force de vouloir ressembler aux humains, il y était parvenu et ça avait mal fini.)
Zargall, son frère jumeau lui ressemblait totalement.
Ils se trouvaient déjà au plongeoir quand Gurduline arriva.
Dès qu'elle les vit, l'émotion l'envahit. Zargall... si beau...si gentil...
Gurduline remarqua tout de suite l'étrange excitation des jumeaux.
-Gurd!! tu es là, enfin! dit Zargalette
Gurduline déposa un petit bisous sur le front de ses amis ( pour les saluer à la façon gnomique) qui se penchèrent pour le recevoir.
-On a une surprise pour toi, dit Zargall fièrement.
Et aussitôt, il tira un objet de son manteau.
A sa vue, Gurduline frémit.
Elle balbutia:
- C'est une...c'est une..
-C'est une baguette magique! triompha Zagalette
-Mais vous êtes fou! dit Gurduline.Vous avez trouvé ça où? il faut la rendre tout-de-suite!
en même temps elle scruta nerveusement le ciel dans la crainte de voir apparaitre le fée venu récupérer son bien.
Elle se mit à trembler comme un caneton glacé.
-T’inquiète, dit Zargall. C'est une vieille baguette qu'on à trouvée...(Il regarda sa soeur d'un air entendu.) par hasard...
-Par hasard, par hasard, tu parles! balbutia Gurduline. Vous l'avez volée!
Les jumeaux sourirent, complices.
-Ecoute Gurd, dit Zargalette. On l'a trouvée.Point.
-C'est pour toi qu'on l'a fait, poursuivit Zargall.
Les jumeaux étaient toujours d'accord et souvent un commençait la phrase de l'autre.
-Pour moi?
Gurduline était aussi écarlate que son bonnet.
-Ben oui. Tu ne va plus à la chasse aux qualités.On a pensé que si tu ne pouvait pas aller "aux qualités"....
c'est les qualités qui devaient venir à toi!
Zargalette et son frère adorait Gurduline. En son temps Gurdull et Zargall étaient les meilleurs amis du monde et ce dernier considérait Gurduline comme sa petite soeur.
-Bon!assez discuté, dit Zargalette.Passons à l'acte.Tes oreilles d'abord.
Elle brandit la baguette, et avant que la petite gnomette aie eu le temps de dire quoi que ce soit...
Dzouing!! le sort fusa hors de l'objet magique et les oreilles poilues de Gurduline disparurent remplacées par une paire de jolies oreilles aux lobes délicats.
-Non, non ! hurla Gurduline en se tenant la tête, mes parents!!! ils vont me tuer!!
Comme tout les adolescent du monde , la gnomette exagérait. D'autant plus qu'avec l'amour légendaire des gnomes pour leurs enfants, même fou de rage Papa Gurdulon préférait mourir plutôt que de faire souffrir son enfant.
Mais tout de même. ils pouvaient les punir autrement, et Gurduline adorait ses parents.
-Ils vont s'en apercevoir!
-Pas si tu fait attention, dit Zargallette.Tu n'as qu'a mettre tes cheveux par-dessus.
A ce moment, un éclair turquoise sillona le ciel.
Les amis se cachèrent rapidement sous le plongeoir.
Gurduline frissona de peur, la fée Turqoise! Elle avait du remarquer l'absence de sa baquette et à présent, elle cherchait les coupables.
La fée ne les avait pas vu. Elle se dirigea vers le centre du lac ou elle se changea en cygne.
Aussitôt suivie par d'autres éclairs de couleurs, ceux produits par les autres fées qui toutes se posèrent à ses côtés et ce changèrent en cygnes.
Les enfants savaient ce que cela signifiait; une réunion de crise chez les fées.Ils décidèrent prudemment de rentrer chez eux et de se débarrasser de la baguette sur le chemin.
Et ils firent bien.
Sachez qu'il ne faut pas sous-estimer les fées. Non seulement elles savaient que les jumeaux s'étaient introduit chez la fée turquoise pour lui voler une de ses baguettes...mais aussi la fée des eaux avait assisté à la scène de transformation des oreilles. Donc Elles savaient tout.
La fée blanche défendit Gurduline de toutes ses forces, ce n'était pas sa faute, elle n'avait rien demandé etc...
La décision fut prise, elles n'avaient pas le choix, les lois régissant la vie des êtres magiques étaient formelles. Une fois d'accord, elles se retransformerent
et le groupe de Cygnes élégants disparu du lac.
Gurduline ne s'était pas absentée longtemps, ses parents dormaient encore à son arrivée au terrier. Elle se fraya un chemin à travers les poussins, enfonça son bonnet le plus possible et se réfugia dans son lit.
Le lendemain matin, elle constata avec surprise, que tout était rentré dans l'ordre. Une fois encore la fée blanche intervint pour lui sauver la mise et ses oreillles reprirent leur forme originelle.
Alors qu'elle se souriait dans le miroir, elle constata que des petits trous curieux apparaissaient de chaques côtés de sa bouche. Des fossetes.
Petit détail charmant?
Non.
C'était LA DEUXIEME MARQUE.
D'abord les champignons orange, qui étaient apparu à la suite de son escapade.
Maintenant les fossetes.
Le destin de Gurduline n'allait pas tarder à basculer...
Elle avait désobéit, encore une fois.
Les conséquences s'aggravaient, ou plutôt se précisaient, scellant ainsi son futur proche.
Pourquoi refaisons nous les mêmes erreurs alors que nous savons au fond de nous que nous avons tort.
Nous avons tous en nous une part de Gurduline, par contre heureusement, il ne nous arrivera certainement pas ce qui ne va pas tarder à se passer pour elle.
Quoi?
Et bien...
Bande de petits curieux, vous ne pensez tout-de-même pas que je vais vous révêler ça maintenant!?

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C
merci de lui avoir dit, quelque part nous sommes un peu les gardiennes de son souvenir virtuel. J'aurais aimé la rencontrer, mais on a pas eu le temps..
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M
à la fin de sa vie, elle a su que gurdy c'était elle, je lui ai dit;<br /> elle en a été touchée, touchée que tu la vois ainsi<br /> maintenant petite gurdy , tu incarnes une autre qui doit aussi se battre, contre sa peur , contre son attentisme, contre sa nature, parfois, il faut se forcer<br /> savoir qu'on a un cancer, c'est avoir une chance sur deux de vivre<br /> en avoir un sans le savoir à temps, c'est mourir<br /> l'alternative est simple<br /> il faut franchir le pas...............
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"Comment écrire sans offenser les Dieux ? En les ignorant , tout simplement" Yasmina Khadra