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28 Aug

Le Mur à Bienne et ailleurs

Publié par Cat  - Catégories :  #mur, #berlin, #pink floyd

Le Mur à Bienne et ailleurs

Ce morceau de mur, mélange de béton et de cailloux, avec sa face peinte en bleu, c'est un objet à la valeur historique inestimable.

C'est un morceau du Mur de Berlin.

Que j'ai arraché moi-même.

Si toutes mes photos n'avaient pas brulées, alors, je me serais retrouvée,

Cheveux au vent, une grosse barre de fer dans les mains, en train de fracasser ce symbole massif d'exclusion et de souffrance.

Avec quelques jours de retard.. c'est clair. Je n'étais pas là le jour J de la chute du mur, le 9 novembre 1989.

Les mois précédent, les évênements politiques faisaient pressentir ce dénouement qui semblait incroyable.

Je trépignais, je voulais y être.

Je pleurais devant ma télé quand c'est arrivé.

J'étais à ma place, chez moi. Cet instant appartenait aux allemands.

Mais quelques jours plus tard, nous avons pris la Cocinelle rouge de mon copain et sommes partis avec un ami à lui, détruire notre propre part du mur.

A notre arrivée, les enfants massés le long des autoroutes nous faisaient de grands signes.

Les allemands étaient contents de nous voirs, de parler avec nous.

Je suuis si heureuse d'avoir vécu ce moment.

D'être passée pas le fameux "Checkpoint Charlie* sans même devoir montrer ma carte d'identité, ou les soldats, dépassés, nous regardaient en souriant.

De m'être promenée dans cette moitié d'Allemagne qui ressemblait à un musée, et ou retentissait pour la première fois des musiques américaines dans les caffés.

Les gens vêtus comme dans les années 70, les restaurants hors du temps ou pour quelques francs, on dinait accompagné d'un quatuor de musiciens classiques.

Etrange paysage, aux imposants momuments gris, aux Trabants bleus ciels qui roulaient à 50 à l'heure, aux imprimés retro des vêtements.

La RDA même enfin ouverte et accessible, m'a laissé une impression d'étouffement.

De l'autre côté, par contre, une liberté presque agressive. Certains allemands de l'ouest

habitués à leurs avantages, voyaient ceux de l'est comme une menace.

J'y suis retournée, en 1990 pour le concert de Pink Floyd, En fait, il n'y avait que Roger Waters, et des guest, comme Cydi Lauper et Scorpions. Dans le no man's land, déminé pour l'occasion, nous étions 350 000 ! Les gens pressaient si fort sur les barrières qui séparaient l'extérieur du lien du concert , quelles sont tombées, et 100 000 personnes supplémentaires sont entrées.

Ca semble fou, mais vraiment je n'ai jamais vu autant de monde de ma vie.

Quand tous ensemble, nous avons crié : Tear down the wall !! et que l'énorme mur construit derrière la scène à volé en éclat.. c'était fantastique..

L'hélicoptère, les marionnettes géantes.. c'était fabuleux. Nous avions réussi à nous avancer jusqu'à 50 mètres de la scène.

Jusqu’à ce qu'il ne devienne plus possible de bouger d'un centimètre.

Jusqu'à ce qu'un cris crétin m'écrase l'orteil avec son Birkenstock.

Jusqu'é ce que k'envie e pisser devienne si forte qu'il faille bouger.

Nous avons décidé de nous reculer un peu et de monter sur le toit de maisonettes, vestiges militaires. Je me souviens de ce bras inconnu et vigoureux qui m'a hissée jusque là. Jusqu'à ce que le toit menace de s'écrouler et qu'on nous en fasse redescendre.

J'ai fini à 100 mètres de la scène, sur des canettes de coca pour me grandir un peu, à

regarder les écrans géants.

Quand j'y repense, je me dis que j'ai de la chance, que j'ai bien fait d'y aller. Que "j'y étais".

Mes enfants s'en fichent.. pour eux, c'est abstrait.. ça ne représente rien qui les touche.

Je me souvient encore avoir demandé aux allemands de l'est, ce qu'ils pensaient des touristes comme moi qui arrachaient un bout du mur pour le garder en souvenir.

Je crois bien qu'ils s'en fichaient un peu.

Moi je voulait contribuer au passage de la liberté.. et garder un souvenir historique.

Je le transmettrai un jour, à quelqu'un qui appréciera sa valeur.

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"Comment écrire sans offenser les Dieux ? En les ignorant , tout simplement" Yasmina Khadra