La Chaleur Humaine
La chaleur humaine est d'après moi ce que nous avons de plus précieux et de plus mystérieux en même temps.
On ne peut pas la mesurer, mais on peut la ressentir.
En être privé conduit à une mort certaine.
C'est surement ce qui plait tellement aux enfants et à ceux qui savent encore l'être, aux environs de Noêl.
Offrir des cadeaux, pour faire plaisir, être plus gentil qu'on l'est d'habitude, tout ça fait grimper le taux de chaleur humaine et c'est très agréable.
Personnellement j'y suis très sensible.
J'ai la chance dans mes activités et ma vie en générale d'être en présence d'humains qui savent dégager naturellement cette énergie.
Souvent, ce sont des gens qui ont traversé de terribles épreuves, ils savent mieux que quiconque à quel point la chaleur humaine est vitale pour survivre dans les difficultés.
Enfant, je me rechargeais naturellement dans les bras de ma maman.
Aujourd'hui encore, j'ai toujours ma place.
Je me glisse contre sa poitrine et elle me sert dans ses bras.
Et ça va tout de suite mieux.
Ce n'est pas une question de force, mais d'intensité.
Il y a des gens qui vous serrent apparement mais très fort, mais rien ne sort.
Quand on souffre, il y a deux manières principales de réagir ;
-On se blinde.
-On accepte l'épreuve et on va de l'avant.
Le problème avec le blindage, c'est qu'il ne laisse plus passer la douleur certe, mais il empêche aussi, du coup, la chaleur humaine d'entrer et de sortir.
Ce genre de réaction condamne la personne à la dépression souvent.
Heureusement que la chaleur humaine est puissante, et que même si on l'empêche de circuler, elle s'insinue quand même un peu, sans qu'on s'en apperçoive.
Et c'est tant mieux.
Les petits enfants sont des piles de chaleur humaine concentrée.
Quand ma petite fille est là, je me charge.
Quand elle s'en va, je dois la trouver ailleurs, tenter d'en produire moi-même.
Forcement moins pure et moins puissante, mais suffisement pour me tenir dans un état positif.
Je suis frappée de constater comme les gens que j'apprécie sont capable d'être réceptif à ce que je propose.
Il n'a pas toujours été aussi facile pour moi de m'exprimer.
Il suffit que je me retrouve face à quelqu'un qui ne m'apprécie pas telle que je suis pour me remettre à bégayer, me sentir rejetée et malheureuse.
J'ai encore des efforts à faire.
Je ne sais pas comment me comporter vis à vis de ce genre de personne.
Je me dis qu'elle doit être bien malheureuse pour agir ainsi, j'en ai pitié, même.
Alors j'essaie d'être gentille, mais peine perdue, puisque, comme je le disais plus haut, le blindage empêche la majeur partie de la chaleur humaine de circuler..
Etre méchante ou blessante à mon tour serait comme tenter de noyer
quelqu'un qui visiblement est déjà sous l'eau .
L'ignorer?
Rien de pire.
Reste la fuite...
C'est tout ce que j'ai trouvé jusqu'ici.
-Mais comment peux-tu être sure que cette personne ne t'apprécie pas?
Par exemple, elle vous pose une question avec un air faussement intéressé et dès que vous ouvrez la bouche, elle détourne la tête pour parler à quelqu'un d'autre, qui est plus loin et ne lui demande rien. Du coup, vous parlez dans le vide.
C'est très désagréable.
Je ne dis pas que cette personne est mauvaise, mais qu'elle me manque de respect.
Ce n'est qu'un exemple, je pourrais en rajouter d'autre, mais celui-ci me suffit.
Même si ceux que je pourrais citer seraient plus choquants.
Je n'ai pas besoin qu'on me tape dessus pour me rendre compte qu'on a un soucis avec moi.
Je ne veux pas m'interroger non plus sur les raisons qui motivent cette attitude déplaisante.
Ca serait encore une perte de temps.
Non, ce qui importe, c'est identifier le comportement négatif, et le faire cesser.
Si le seul moyen est la fuite, alors, il n'y a pas de honte.
Continuer de s'exposer friserait le masochisme.
Je déteste ce genre de comportement parce que ça dépasse le simple échange ou non de chaleur humaine.
C'est susceptible d'enfoncer quelqu'un dans la dépression.
Certainement, pour vous traiter de la sorte, la personne doit avoir elle-même subi des abus.
Mais ce n'est pas votre problème.
Le votre, c'est d'être respecté et respectable.
A commencer par l'être à vos yeux, avant de s'occuper de ceux des autres.
C'est pour cela que l'on a pas pitié des éternelles victimes qui semblent accepter leur sort, voir le rechercher.
Les gens qui viennent me voir pour se faire photographier font quelque chose pour eux-même qui sort de l'ordinaire.
Ils se donnent le droit d'être le centre de l'attention, d'être valorisé.
Et là, l'effet est proportionelement inverse à celui décrit plus haut.
Voilà pourquoi c'est à faire et à refaire.
Et si je dois être cette personne qui sait la valeur de cette attitude, alors ça sera avec plaisir.
Tant le retour est agréable.
Je me sens forte et gagnante.
J'ai encore plus pitié de la pauvre chose qui tente de m'ignorer, alors que si j'y réfléchi, je dois quand même l'intéresser pour qu'elle se donne autant de peine pour me rabaisser.
Plus ou moins subtilement.
Et si personne ne l'arrête, c'est peut-être par amitié, parce qu'ils savent qu'au fond, elle souffre.
Ou par peur de s'en ramasser à leur tour?
Par lassitude?
Par manque d'interêt.
Je suis toujours assez étonnée quand quelqu'un manque de respect publiquement et gratuitement à une personne qui n'est pas en mesure de se défendre, par l'inertie ambiante.
Mon problème c'est que je suis tout à fait capable de réagir si ce n'est pas à moi que ça s'adresse.
Mais que je suis toujours aussi démunie quand c'est moi qui en fait les frais...
Il est 4heures du matin.
Ce n'est pas raisonable, mais c'est à cette heure là que mon cerveau fonctionne le mieux.
J'ai appris une nouvelle leçon : celle ou celui qui avance, qui ose se remettre en question et admettre avoir besoin de progresser est mille fois plus sure de lui et courageux que celui qui croit ne pas en avoir besoin.
Ce texte s'adresse à tout le monde, mais en particulier à quelqu'un qui m'a aidé à le comprendre.
Tu vois, quand je disais que la thérapie va dans les deux sens...
/image%2F0307086%2F20170117%2Fob_140624_dsc-0980-640x427.jpg)
/image%2F0307086%2F201302%2Fob_40a0e285dac5ddd5d8ca75a4559442fb_dsc0295.JPG)
/image%2F0307086%2F201302%2Fob_3e3152d27b0f7bc9043eaa0f9e7d08c4_psa1-1.jpg)
/image%2F0307086%2F201302%2Fob_0d9a7d1ad58e9e5203f891a6e6733fb9_dsc0018.JPG)
