03 Jun

Etre une femme, à Bienne et ailleurs

Publié par Cat - Catégories : #egalite, #regles

Il est temps que la vérité soie enfin établie : l'homme et la femme ne sont pas du tout, mais alors pas du tout égaux.

Il faut arrêter de se raconter des histoires!

Bon, ils sont très forts, tout de même ces hommes qui , pendant des millénaires ont réussi à nous maintenir dans l'infériorité!

Ils devaient avoir très peur qu'on se rendent compte à quel point c'est faux.

Des fois qu'on se mettent à vouloir diriger le monde!

Mais nous, on a pas que ça à faire!!

Déjà, il faut que l'on perpétue la race.

Que l'on porte pendant 9 mois la vie dans nos ventres épanouis.

Dit comme ça, c'est plutôt joli.

Ah que de belles expressions inventées pour faire passer tout ces désagréments : les nausées quotidiennes, la transformation totale de nos êtres, comme un organisme mutant qui enclencherais des systèmes divers et incontrôlables.

Une situation qui empire chaque jours jusqu'à se retrouver, totalement déformée, ne sachant plus comment se mettre pour pouvoir dormir la nuit, et tellement épuisée la journée que le mot "délivrance" prends tout son sens.

Un mot censé s'appliquer au bébé, mais la mère elle aussi est soulagée, parce qu'il faut bien dire ce qui est : on en peut plus.

-Mais alors? qu'est ce que tu fais de la magie des petits coups de pieds, des battement de ce coeur qui grandi à côté du tien?

Bien sûr, c'est fabuleux! c'est notre récompense, il faut bien qu'il y en aie une, mais c'est si peu de temps en comparaison de tout le reste à supporter!

Et puis surtout quel mensonge ultime, quelle dissimulation perfide, de ne pas expliquer à quel point accoucher fait vraiment mal.

Nous qui sommes passées là, hormis quelques privilégiées savons que c'est vrai.

Même celles qui ont eu l'aide de la péridurale ont senti d'abord comme les contractions pouvaient être infernales.

Vous les hommes dont les os du bassin sont soudés, imaginez que ça ne soie pas le cas et que l'on dispose en vous une sorte de cric qui d'heure en heure s'actionnera pour vous écarter en deux.

Charmant programme? Bonheur de d'enfanter?

Torture insoutenable oui! Uniquement compensée par l'arrivée au grand air du bébé qui n'a rien demandé.

-T'es enceinte?

Non, justement, je ne le suis pas.

Et c'est mon problème.

J'ai mes règles.

-Uhhhhhhhhhhhhh.

Mais alors? Déjà un, les règles c'est très propre, dans le sens bactériologique du terme : on imagine pas qu'un bébé puisse survivre dans un environnement hostile.

Donc, cet endomètre, ce début de placenta qui ne se formera pas jusqu'au bout et s'expulse sous forme sanguine chaque mois... c'est chiant. Très.

La encore, certaines privilégiées ne sentent pas grand chose et ça passe vite.

Mais pour la majorité, c'est des symptômes gênants: les seins qui gonflent et qui font mal, maux de têtes, de ventre, humeurs changeantes, nerfs à vifs... On le serait à moins.

Et ces douleurs chez certaines femmes dont je fais partie sont présentes sans arrêt pendant une bonne semaine.

Et ça recommence , encore et encore.....

On aimerais bien nous faire croire que ça n'a pas d'importance, qu'on a des moyens pour éviter ça. Et quand une simple pilule fait d'une adolescente normale une handicapée à vie.. on ne la retire pas si vite du marché.. le temps qu'on puisse en acheter d'autres et qu'il y aie d'autres victimes.

Alors voilà, je ne suis pas en train de me plaindre, je dis, clairement, une fois pour toute à mon sens pourquoi nous ne sommes ni inférieur, ni égale à l'homme, mais bien éminemment supérieure : dans notre capacité à perpétuer l'espèce et à affronter une douleur programmée génétiquement .

Vieux débat? on le sais depuis longtemps zou ça, on en est plus là?

Tu rigoles? Dans un monde ou n'importe quel ayatollah peut menacer les femmes de représailles mortelles si elles osent désobéir à des lois qui les maintiennent en esclavage, nous avons encore des progrès à faire.

Pas besoin d'aller jusqu'en Égypte pour se faire violer.. on a ça chez nous aussi.

Pourtant, on aurait pu.. c'est sur cette même terre d'Afrique que les femmes regroupées en tribus se battaient jusqu'à la victoire. Insupportable victoire, déchéance ultime pour les mâles en face.

Nous seulement notre supériorité n'est pas acceptée, mais elle est et reste pour beaucoup, insupportable..

Inacceptable au point d'être relayée par les femmes elles-mêmes conditionnées par des siècles de servitudes.

Ce droit à la différence qu'on nous refuse, me fait penser à ces français qui manifestent bruyamment et violemment contre le mariage pour tous.

Pourtant , comme les femmes , les homosexuels ( qui peuvent être des femmes aussi bien entendu) y sont allé gentiment : ils ne réclament que l'égalité.

Mais apparemment, comme pour les femmes c'est déjà trop.

Comme je les trouve ridicule ces manifestants avec leurs petits drapeaux roses ou bleus estampillés *tous nés d'un homme et d'une femme". Comme si c'était le problème?

Un peu comme si, à la place, ils disaient : " tous avec un trou du..." et qu'en vérité, ils voulaient en limiter l'utilisation.

Mais de quel droit?

J'ai un peu hésité, avant d'écrire ça. Mais il le fallait.

Je veux me libérer de mes propres contraintes.

De ma propre auto-censure.

Des blogs, il y en a des milliers et personne n'est forcé de lire le mien.

Pourtant.. certains, maso, il faut croire, le font et ensuite me jugent.

Souvent je remarque au contenu du jugement qu'ils ne se sont pas donné la peine de lire vraiment -

Ils voient ce qu'ils ont envie de voir, ou sont tellement convaincu de savoir qui je suis et ou je veux en venir qu'ils n'estiment pas nécessaire de le faire.

Comme cet ami qui me conseille de déménager, parce que mon loueur d'appartement est malhonnête. Alors, forcement, parce que d'autres situations qu'il connait lui ont rappelé la mienne, elles sont forcement similaires et n'ont qu'une solution? A moins qu'il estime que, toujours forcement, je ne dis pas tout, et que moi aussi je dois avoir ma part de responsabilité dans les événements. C'est surement ça.

Il y a aussi ceux qui me trouvent naïve, voir stupide, et qui me lise pour se rassurer sur leur propre valeur. Grand bien leur fasse.

Enfin, il y a ceux, qui comprennent ce que je dis. Qui apprécient que j'aie les mots pour le faire.

Qui se retrouvent dans mes pensées et ma manière de voir la vie.

Ils n'ont pas besoin d'être toujours d'accord avec moi , mais ils respectent mon travail.

Je ne sais pas ou ça va me mener tout ça.

On verra bien.

Je vais me coucher, moi et mon utérus encrampés............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................